Les dernières interventions du corps d’élite critiquées.
Depuis quelques jours, on nous rebat les oreilles avec des émissions critiquant les derrières interventions du RAID. Avec une même finalité : « démonter » ce corps d’élite et, du même coup, le déstabiliser. Nos collègues sont révoltés, mais leur hiérarchie leur interdit, au motif de l’obligation de réserve, de réagir. Ils se taisent donc (mais pas sûr que ça va durer). Moi, en tout cas, on ne me fera pas taire.
Il y a déjà quelque temps que certains hauts fonctionnaires ont le RAID dans le collimateur. S’il est vrai que toute intervention, avec ses aléas, peut faire l’objet de critiques (ce que les hommes du RAID font lors des débriefings), il est difficilement supportable de voir des incapables et des incompétents se livrer à l’exercice. Le RAID est composé de pros, qui font leur autocritique quand il y a lieu de le faire. Dans chaque intervention, il y a des imprévus que nous analysons ensuite pour nous améliorer.
Dans le cas de l’hyper casher, intervention vue et revue des dizaines de fois à la télé, les beaux diseurs ont dit tout et n’importe quoi. Pour ma part, j’ai refusé d’aller sur les plateaux de télévision car j’avais été furieux d’entendre un crétin dire que des gens étaient cachés dans les frigos du sous-sol. Ce genre d’information criminelle a été réitéré lors de l’intervention contre les frères Kouachi, un autre crétin indiquant qu’ils détenaient un otage. Alors qu’il s’agissait en fait d’un employé de l’imprimerie caché dans un placard. Une « révélation » qui aurait pu lui coûter la vie. ?Ces mêmes journalistes ont même bloqué les lignes des deux sites pour parler aux terroristes, ce qui a empêché toute prise de contact par les négociateurs de la police.
Et ce sont les mêmes qui, aujourd’hui, font le « procès » du RAID. L’un d’eux, reçu récemment par le RAID, n’est pas le dernier à crier haro sur le baudet. En revanche, l’opération des gendarmes contre les frères Kouachi n’ayant guère eu d’images, pas de critiques à leur égard si ce n’est pour dire qu’ils ont démoli l’imprimerie.
Et à Saint-Denis ? On oublie que, même s’il y a eu des dommages collatéraux, les terroristes neutralisés par le RAID étaient en train de préparer un attentat contre le centre commercial des Quatre-Temps à la Défense. Combien de vies innocentes ont-elles ainsi pu être sauvées ce jour-là ? On ne le saura jamais.
En ce qui me concerne, je ne tolère aucune critique contre le RAID, la BRI et le GIGN. On a tous le même ennemi, contre lui, il faut se serrer les coudes.
Robert Paturel, ancien du RAID