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DEFENSES TACTIQUES

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Les agressions, les traumatismes, le viol et ses conséquences

Publié le 30 Avril 2015 par defenses-tactiques

Les agressions, les traumatismes, le viol et ses conséquences

Robert Paturel 20 ans au R.A.I.D et formateur ADAC

Les agressions, les traumatismes, le viol et ses conséquences :

Les survivants de viol, violence ou d'attentat sont longtemps déroutés par ce traumatisme. Des réactions normales que l'imagerie médicale montre et soigne. Pourquoi ne réagit-on pas forcément à l'agression ?Le caractère impensable de la violence, la soudaineté et la brutalité de l'agression, balaient toutes les certitudes de la victime et la sidèrent, comme un lapin paralysé par les phares d'une voiture. La sidération paralyse l'activité d'une partie du cerveau appelé cortex. En panne, le cerveau est dans l'incapacité d'analyser la situation et d'y réagir de façon adaptée. La victime est comme pétrifiée, elle ne peut pas crier, ni parler. Pourquoi revit-on l'évènement par flash ? Devant tout danger, l'organisme secrète des hormones du stress pour permettre la fuite. Mais lors d'un viol ou d'un attentat, la victime ne peut pas fuir. Le corps continue à produire des hormones qui deviennent toxiques et représentent un risque vital pour l'organisme. Pour y échapper, le cerveau "disjoncte" automatiquement grâce à la sécrétion d'endorphines. Mais cette disjonction empêche l'évènement d'être digéré par le cerveau et classé dans sa mémoire consciente. Au contraire, il devient une mémoire traumatique, qui transforme la vie des victimes en terrain miné. Lors des situations ou de sensations rappelant l'agression, elle fait ressurgir des flash-back, comme des hallucinations, qui donnent à la personne l'impression de revivre les violences à l'identique.
Pourquoi se sent-on coupé de son corps ?La disjonction du cerveau pendant l'agression permet à la victime de rester en vie, mais elle entraîne aussi une anesthésie émotionnelle et physique. Beaucoup de victimes ne sentent plus leur corps ou se disent spectatrices d'elles-mêmes. La personne a un sentiment d'irréalité, jusqu'à douter de la réalité de l'agression. Pourquoi les victimes consomment-elles plus d'alcool et de drogue ? C'est une façon de s'anesthésier pour ne pas ressentir la détresse ou la panique réactivées par les flash-back liés à la mémoire traumatique. Elles s'anesthésient aussi en reprovoquant la disjonction de leur cerveau. Il faut alors augmenter le niveau de stress par des conduites à risques comme des mises en danger ou des auto-mutilations. Quels traitements sont adaptés aux victimes de traumatisme ?
Les consultations spécialisées en psychotraumatologie sont efficaces, elles permettent de relier les effets du traumatisme aux violences, de les comprendre et de les contrôler, et surtout de guérir la mémoire traumatique en la transformant en mémoire consciente autobiographique et d'éviter ainsi
toutes les conséquences.

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